Depuis qu’elle a repris la chaudronnerie industrielle Taillefer, installée à Blainville-sur-Orne (Calvados), la cheffe d’entreprise Gaëlle Pignet ne cesse d’investir dans l’outil de production. Ce qui lui offre de nouvelles perspectives.

Lorsqu’elle a repris l’entreprise de chaudronnerie industrielle Taillefer, en 2019, Gaëlle Pignet ne se doutait pas qu’un invité surprise, répondant au vilain nom de Covid, allait venir mettre la pagaille dans son plan de développement. Son tempérament combatif, cependant, va l’inciter à braver la tempête plutôt que courber l’échine. Ainsi, en 2020, alors que le carnet de commandes commence à faire peser quelques inquiétudes, Gaëlle Pignet et son mari Jean-Michel Condal, directeur technique, choisissent d’investir dans la modernisation de leur outil de production.

Une nouvelle machine de pointe

Début 2021, une machine de découpe équipée d’un bras robotisé a rejoint l’usine de Blainville-sur-Orne, près de Caen. « Cette machine, nous ne sommes que deux ou trois entreprises en France à en posséder une, précise la présidente de Taillefer. C’est la même qu’utilisent les Américains pour construire les buildings. » Grâce à cet investissement de 800 000 €, la chaudronnerie a pu se positionner sur des marchés auxquels elle n’aurait jamais pu prétendre auparavant.

Réputée pour son savoir-faire dans le domaine de la construction de centrale à béton, l’entreprise caennaise réalise aujourd’hui, « des silos pour l’agroalimentaire biologique, ainsi que des cuves de stockage pour de grandes sociétés travaillant dans l’environnement ».

Des subventions des collectivités

L’arrivée de ce mastodonte dans les ateliers de Taillefer a nécessité quelques aménagements. « Nous avons réalisé une extension de 52 mètres sur 9 mètres, ajoute Gaëlle Pignet. Et nous en avons profité pour réaménager le réfectoire, les vestiaires et les sanitaires ». Une opération immobilière chiffrée à 800 000 €, soit au total, un budget de 1,6 million d’euros.

Ces investissements ont été appuyés par plusieurs subventions. L’acquisition de la machine de découpe a déclenché une aide de l’État de 200 000 € dans le cadre du plan de relance. Quant aux investissements immobiliers, « ils ont été soutenus par une subvention de 90 000 € de la communauté de communes Caen-la-Mer et 56 000 € de la Région Normandie », liste Gaëlle Pignet.

De 40 à 74 salariés en deux ans

Il fallait néanmoins que ces opérations soient adossées à des créations d’emploi. « Nous avons recruté une quinzaine de salariés pour notre bureau d’études, la production, la maintenance, le service commercial… et signé des contrats avec 9 apprentis », confirme la patronne de Taillefer. Un ingénieur en calcul et des chaudronniers monteurs sont activement recherchés. « 5 à 6 emplois sont à pourvoir ».

Il y a deux ans, Gaëlle Pignet prenait les rênes d’une entreprise riche d’une quarantaine de salariés pour un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. Trois ans plus tard, l’entreprise emploie 74 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 11,3 millions d’euros, attendu à la hausse en 2022.

Jean-Philippe GAUTIER. Publié dans Ouest France le 09/12/2021